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Page:Devaux - L'Art de faire les Raports en Chirurgie, 1743.pdf/285

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en Chirurgie.

qui ſera alaité par une nourrice infectée, ou à une nourrice ſaine qui alaitera un enfant infecté.

Sur quoi il est bon d’obſerver que les Médecins & Chirurgiens ſe trouvent quelquefois aſſez embarraſſés à juger de la nourrice à l’enfant qu’elle alaite, ou de l’enfant à la nourrice, d’où vient la ſource du mal dont ils ont tous deux des ſignes équivalens ; par exemple, lorſque l’enfant a du mal à la bouche, & la nourrice du mal aux mammelons : ce qui engage les Juges, dans ces ſortes de conteſtations, à ordonner la viſite du pere & de la mere de l’enfant, & celle de la nourrice & de ſon mari en tout leur corps : car s’il paroît, par cette viſite, que les parens de l’enfant ayant été attaqués de cette maladie, ou en ſoient actuellement travaillés, on n’a pas de peine à conclure que l’enfant l’a contractée d’eux : au lieu que ſi les parens de l’enfant en paroiſſent exemts, & qu’il en paroiſſe quelques ſignes ailleurs qu’aux mammelons de la nourrice, tant ſur elle que ſur ſon mari, on peut avoir alors une très-forte préſomption que la nourrice aura donné ce mal à l’enfant.

Le virus vénérien, après avoir circulé pendant quelque tems dans la maſſe des humeurs, attaque ſouvent l’intérieur de la gorge, les gencives, le palais, la luette, les amygdales, & les aîles du nez ; & pour lors la parole change, la voix devient rauque, ou grêle, l’on