re rendue audit Châtelet par M. le Lieutenant-Civil, en date du 20 Avril 1692, à nous ſignifiée le 23 ſuivant, laquelle ordonne que Marie D… femme d’E. S… Marchand à Paris, ſera par nous vûe & viſitée, & que nous déclarerons enſuite, par notre Raport, ſi elle eſt attaquée de la maladie vénérienne. Nous avons, conformément à ladite Sentence, vû & viſité ladite D… en toutes les parties de ſon corps ; à laquelle nous n’avons remarqué que des dartres ſimples & ſans malignité, aux bras & aux cuiſſes, qui ne procedent que d’un mouvement de chaleur, excité dans la maſſe de ſon ſang au renouvellement de la ſaiſon. Nous l’avons d’ailleurs trouvée ſans fiévre, ayant un bon coloris, un embonpoint médiocre ; & nous avons apperçû ſur tout ſon corps les marques d’une bonne conſtitution. À l’égard des douleurs que ladite D… s’eſt plainte à nous de reſſentir à la tête, au milieu des bras, des jambes, & des cuiſſes, nous croyons qu’elles ſont feintes, & que la plainte lui en a été ſuggérée pour des raiſons qui nous ſont inconnues.
Fait à Paris, le 25 dudit mois & an.
Raport de la viſite d’un Mari & de ſa Femme, pour ſçavoir lequel des deux avoit donné à l’autre du Mal Vénérien.
Ous Conſeiller Médecin ordinaire du
Roi, & Chirurgiens-Jurés en la Cour