Aller au contenu

Page:Devaux - L'Art de faire les Raports en Chirurgie, 1743.pdf/320

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
304
L’Art de faire les Raports

Ce grand nombre de ſignes que nous venons de déduire, ne ſe remarque pas en même-tems à tous les malades qui ſont attaqués de la Lepre ; mais ceux en qui cette maladie parvient juſqu’a ſon dernier période, ne manquent pas d’éprouver toutes ces complications, ſelon les différens degrés de leur mal : c’eſt auſſi ce qui a donné lieu aux Médecins de diſtinguer les ſignes de cette maladie, en ceux qui paroiſſent dans le commencement, en ceux qui font connoître ſon augmentation, & en ceux qui marquent ſa confirmation.

La diſpoſition lépreuſe eſt donc connue d’abord par la perte de cette couleur vive de la peau, que l’on nomme la fleur du teint ; enſorte qu’aux uns la peau devient pâle, aux autres jaunâtre, & autres livide tendante à la noirceur, enſuite elle devient denſe, âpre & inégale, principalement aux extrémités du corps, comme aux mains & aux pieds ; la nature ſemblant expulſer vers les extrémités ce qu’il y a de vicieux dans la maſſe des humeurs.

Après cela le ſentiment s’affoiblit & s’amortit dans ces mêmes endroits ; & l’on ſent ces parties froides à l’attouchement, particuliérement les pieds, ſans que le mouvement paroiſſe intéreſſé. Enfin, dans ce tems-là même, il paroît aux mains, au viſage, à la racine de la langue, & en différens endroits du corps, des excroiſſances verrucales.

Les malades ſont pareſſeux, peſans, ont