de la peine à reſpirer ; ils ont une conſtipation continuelle ; leur urine eſt ſemblable à celle des jumens ; ils ont l’haleine puante, des rots fréquens & fort incommodes, peu d’appétit, & un deſir inſatiable de la Lepre.
On connoît l’augmentation de la Lepre, non-ſeulement par l’augmentation des ſignes précédens, mais encore par l’enflure extraordinaire des mains & du viſage ; & l’on voit s’élever différens tubercules d’une couleur livide ſur ces mêmes parties, principalement ſur les joues.
Les levres de ces malades ſe renverſent, & groſſiſſent de plus en plus : le gonflement & la dureté des aîles du nez, bouchent leurs narines, qui paroiſſent toutes déchirées par les fentes que l’on y voit, & ſont toujours chargées de croûtes noires & ſanglantes : le blanc de l’œil jaunit, & ſe gonfle de telle ſorte, qu’il ſe trouve entiérement couvert d’un onglet fort deſagréable.
Les yeux, les ſourcils, & les poils de la barbe, altérés dans leurs racines par une qualité maligne, tombent en pourriture ; & toutes les parties de la face dégénérées de leur état naturel, acquierent une telle difformité, que ces malheureux deviennent méconnoiſſables à ceux-mêmes qui les ont le plus familiérement connus. Leur pouls eſt petit, languiſſant, foible & tardif ; la bile noire, exaltée dans le ſang au ſuprême degré, ne fait de toute