Aller au contenu

Page:Devaux - L'Art de faire les Raports en Chirurgie, 1743.pdf/339

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
323
en Chirurgie.

fois ; car quand les malades aiguës ne ſe trouvent pas modérées après de copieuſes ſueurs, c’eſt une marque de colliquation.

Je ne prétens pas néanmoins inſérer de-là, que les ſueurs ne ſont pas profitables aux fiévres peſtilentes ; mais qu’elles leur ſont d’autant plus utiles, qu’il y a moins de malignité, conformément à ce qu’on obſerve dans les fiévres qui ne ſont pas malignes, où les ſueurs fréquentes qui arrivent même dès le commencement de la maladie, ſont toujours ſalutaires, pourvû que les malades ne s’en trouvent pas conſidérablement affoiblis ; parce que cela fait voir que la nature atténue peu à peu l’humeur morbifique, & qu’elle tend à la chaſſer par la voie des ſueurs.

Le flux de ventre eſt d’un préſage aſſez incertain dans la Peſtilence, étant quelquefois ſalutaire, & d’autres fois mortel dans le commencement de la maladie ; & l’on a vû quelquefois, qu’après une apparence de coction dans les humeurs, le flux de ventre ſurvenant, les malades étoient ſoulagés, & qu’il les jettoit auſſi d’autres fois dans un plus grand péril.

Il faut donc diſtinguer la choſe, & dire que lorſque c’eſt la malignité de l’humeur qui prédomine dans la Peſtilence, il eſt toujours à deſirer que cette qualité vénéneuſe s’échape au plûtôt par un tel flux ; au lieu que lorſqu’une inſigne pourriture cauſe la maladie ;