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Page:Devaux - Les Fellatores, mœurs de la décadence, 1888.djvu/116

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C’était même un comble d’en parler devant lui.

Il s’amusait du verbiage de cette petite que le vin rendait plus sincère. Il lisait dans son cœur, il la confessait. Sa passion pour Arthur, ses craintes d’être abandonnée, sa vie sans argent, l’indélicatesse de sa mère, son passé d’honnêteté, la haine des canotiers pour Arthur, les propos grossiers du peintre, tout venait pêle-mêle, sans cohésion, sans liens. Des anecdotes qui sortaient de ses lèvres comme les bouteilles se vidaient.

À la fin du repas, elle ne luttait plus contre l’ivresse et parlait de rendre la montre si ça ne faisait rien à Ivan.

L’autre pouffait de satisfaction devant la facilité de son succès.

L’addition réglée, il fallut regagner le chalet. Alice ne tenait plus debout. Il faisait nuit ; Ivan l’emporta dans ses bras comme un enfant.

À la porte, nouvelle affaire, la bonne n’ayant rien à préparer pendant que madame était au