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Page:Devaux - Les Fellatores, mœurs de la décadence, 1888.djvu/13

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raffinements que comporte notre état de civilisation avancée, toutes les folies inventées pour se distraire et pour dépenser de l’argent, toutes les tortures suggérées par l’insondable problème du tirage à cinq, ainsi que toutes les roublardises employées pour obtenir les faveurs d’une belle sans risquer un maravédis.

Le soir, la bande de morveux s’installait dans le salon des jeux du café de la Guerre et taillait un bac sur un coin de table.

L’un d’eux mettait en banque une somme bizarre, un fond de poche, qui, par une portée habilement préparée et glissée dextrement sous les yeux des jeunes tordus, s’augmentait bientôt de l’argent des pontes.

Quand rien n’allait plus, les joueurs abandonnaient la partie pour s’étaler à la terrasse. Ils prenaient des consommations chères qu’ils absorbaient à l’aide d’un fétu et se ruinaient pour de jeunes courtisanes en achats de petits ballons