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Page:Devaux - Les Fellatores, mœurs de la décadence, 1888.djvu/222

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Six mois durant, il contenta les plus exigeants, garda des abonnés et s’habitua tellement à leurs manœuvres que la vue d’une bouche provoquait chez lui le désir.

Cette phase fut la plus heureuse pour le prince et la jeune ballerine Pépina Cotti : un bonheur à trois sans mélange.

Puis, sans que Pépina se doutât des causes, des modifications notables se produisirent dans le caractère de son amant.

Il devint irritable, versatile, maussade, pleura sans motif, fut sujet aux pandiculations.

Il refusait de manger et dépensait ses journées en stations chez les pâtissiers, sortant de l’un pour entrer chez l’autre : il n’osait pas s’adresser dans les restaurants, passé les heures auxquelles on mange.

Il ne dormait plus la nuit, sommeillait seulement quelques heures le matin d’un sommeil lourd, laborieux.