Page:Devaux - Les Fellatores, mœurs de la décadence, 1888.djvu/25

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Parfois, il lui prenait envie de quitter Paris, de fuir à l’étranger, de revenir à l’honnêteté. Puis le besoin d’argent le talonnait, il se laissait de nouveau entraîner, et c’était des semaines entières passées en visites dans les appartements de ceux qui le souillaient ; c’était, la nuit, des courses folles à travers les rues, la tête pleine de pensées érotiques à la souvenance des désirs infâmes qu’il avait assouvis. Il marchait à l’aventure, abordant les femmes qu’il rencontrait, les entraînant d’une promesse et se livrait sur elles à une exubérance folle de caresses que les malheureuses ne parvenaient pas à calmer.

Une nuit qu’il longeait rapidement le café de la Guerre, en serrant l’épanouissement supérieur de ses cuisses, il vit le prince sirotant son cassis-vin de noctambule.

Arthur fut pris d’un accès de courage, il voulut franchir le seuil du café qu’il avait abandonné depuis deux mois, il voulait avouer au prince