nuant son thème, l’entraîna jusqu’en son hôtel princier, prétextant qu’un jeune homme qui veut se guérir d’un amour malheureux doit complètement changer sa vie et rompre avec ses habitudes.
Malgré l’heure tardive, l’Altesse procéda elle-même à l’installation de son bel ami dans son hôtel de la plaine Monceau. Arthur prit possession d’une chambre tendue d’étoffe ramagée d’arabesques fleuries, garnie de meubles coquets et d’un lit sans rideaux, si bas, si bas, qu’il semblait une partie de ces divans qui, en Orient, font le tour et l’ornement des harems.
— Je ne soupe jamais, dit le prince en quittant son hôte, mais si vous mangiez quelque chose, demandez au domestique, et usez-en, donc déjà positivement, mon cher Arthur, comme chez vous je vous prie.
Sur cette phrase, que l’Altesse chantait avec des intonations doucereuses et variées, elle serra la main d’Arthur et rentra dans ses appartements.