Page:Devaux - Les Fellatores, mœurs de la décadence, 1888.djvu/32

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Vers le matin, seulement, le cerveau se calma ; il s’endormit d’un sommeil lourd, terrassé. Alors il eut un rêve ; rêve d’halluciné.

Il lui semblait qu’un gros hibou s’approchait de son lit et le regardait de ses yeux ronds et fixes, il lui sembla que, sous les regards magnétiques de l’oiseau, son sang s’allumait dans ses veines, qu’il brûlait d’une ardeur voluptueuse. L’oiseau lui souriait, se penchait sur lui, le caressait doucement. Avec cet étrange oiseau, Arthur éprouvait le plaisir des plus doux embrassements ; et tout à coup, dans la crise finale, il voulut étreindre le hibou contre son cœur, mais ses bras battirent l’air, — il se réveilla en sursaut, — il était découvert. À genoux devant lui, il reconnut le prince.

Son Altesse avait satisfait sur Arthur ses appétits de strige et dissimulait, sous les plis d’une batiste immaculée, les traces concluantes de son fellatorisme.

Tel fut le réveil d’Arthur, le matin des fiançailles.