Page:Devaux - Les Fellatores, mœurs de la décadence, 1888.djvu/38

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étroites du Russe n’était aussi capable pour diriger cette intrigue.

Ancien marchand de tableaux, juif failli, compatriote de Bismark, c’était plus de qualités qu’il n’en fallait pour servir d’entremetteur. Avec cela, bon polyglotte, de la tenue, portant bien le monocle et la moustache, des manières polies, enfin ce qu’il fallait d’entregent pour s’insinuer dans les bonnes grâces d’Arthur Tomado. Au reste, il réussit à devenir son ami.

Arthur n’y regardait pas de si près, s’il avait pris des renseignements sur cet inconnu, il aurait su qu’il se liait avec un monsieur giflé par un clown à la sortie du Cirque.

Chaque samedi, le giflé allait à la sortie du Cirque d’Été lever les acrobates bien faits et imberbes ; ce Berlinois avait les habitudes fâcheuses du prince et, comme il n’était pas riche, il obtenait le consentement des jeunes acrobates en leur promettant des cravates de soie voyante. La gifle