Page:Devaux - Les Fellatores, mœurs de la décadence, 1888.djvu/66

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attendant de jour en jour l’arrivée de son Arthur.

Elle recevait des lettres presque chaque matin, Arthur annonçait sa venue et s’excusait de n’avoir pu la veille.

La joyeuse fille éprouva un plaisir excessif à la vue du Berlinois ; cet hôte inattendu pronostiquait une heureuse nouvelle.

Seule depuis quinze jours dans le chalet, n’ayant d’autre distraction que la lecture des journaux à quatre feuilletons, elle se rasait à dix francs l’heure, et se demandait parfois, malgré l’hospitalité toute écossaise que lui offrait Arthur, s’il ne la trompait pas à Paris avec une autre femme ?

Dans un flux de paroles, elle dit à Prudence tout ce qu’elle avait sur le cœur. Le Berlinois consola de son mieux madame Clapotis. Il raconta qu’Arthur travaillait, qu’il était circonvenu par sa famille, qu’il rattrapait l’argent que sa longue maladie lui avait fait perdre.