Page:Devaux - Les Fellatores, mœurs de la décadence, 1888.djvu/70

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À dix heures, Arthur, qui s’était d’abord rendu compte de la conservation parfaite de son canot, se jeta dans les bras d’Alice.

Alors, il se passa une scène dont la délicatesse et le charme ne sont compris que par ceux qui ont aimé. Alice, au comble de la félicité, entraîna Clapotis dans sa chambre. Ils se retrouvaient après quinze jours d’absence.

Leur joie fut sans mélange et s’exhala en épanchements réciproques : ardeurs contenues, suaves expansions ; leurs lèvres chantaient à coups de baisers la mélodie du bonheur.

Arthur se laissait aller aux franches émotions de cet amour, de ces tendresses caressantes, il songeait à ne vivre que pour cette enfant qui, croyait-il, se donnait à lui sans calcul ; pour la première fois de sa vie, il aimait.

Tout à la joie, fut le mot d’ordre de la journée.

Il n’était question ni de Boïard ni de Prudence.