Page:Devaux - Les Fellatores, mœurs de la décadence, 1888.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Oublié tout cela, on allait s’amuser ferme. Après le déjeuner, Clapotis détacha sa « péniche » et cingla vers Bougi avec la dame.

Le passé n’existait pas. Clapotis ne voulait plus se souvenir des injures faites à Arthur ; il stoppa au ponton du Casino. Le jardin en était vide, sous une tente, quelques vieilles gardes et trois gommeux se faisaient décaver aux petits chevaux. Non, décidément, ça manquait d’animation ; ils lancèrent la péniche dans une autre direction : la Grenouillère, cet Éden des marins d’eau douce et des modistes en liberté. Cet endroit ne manquait pas d’animation : il en avait trop. Les batelets de promenade encombraient la rive, d’intrépides baigneurs, peu dégoûtés, barbotaient dans l’onde limoneuse de la Seine, et la terrasse flottante de l’établissement des bains était bondée de consommateurs, de vierges folles et de canotiers. Au milieu de tout ce monde, un harpiste et deux violons essayaient de traduire en cris de chats