Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/113

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Ne t’inquiète pas, mon fils, interrompit la sorcière : ce n’est pas moi qui manquerai au rendez-vous que je t’assigne. Hé ! bon Dieu, j’ai à peine quatre-vingts ans ! acheva-t-elle avec un lugubre ricanement.

Le pauvre insulaire demeurait tout interdit, ne sachant que penser d’une assurance aussi imperturbable.

— Me donnes-tu ta parole que tu reviendras ici en juin 1857 ? reprit la vieille.

— Si je suis vivant, oui, je reviendrai, répondit Pierre Bouet, qui se leva pour partir.

— À la bonne heure, mon garçon ! Tu peux vivre en paix jusqu’à cette date ; ta fille n’a rien à redouter.

— Pas même la possibilité de tourner en loup-garou ?

— Qui t’a prédit cela ?

— Antoine.

— Ah ! ah ! fit la Démone, dont un singulier sourire plissa les lèvres. J’empêcherai cela par mes conjurations. Tu pourras rassurer ton excellent frère à cet égard.

— Je n’y manquerai pas, allez ! répliqua vivement Pierre, avec une pointe d’ironie.

Puis, se coiffant de son bonnet de laine et soulevant la clenche de la porte :