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L’autre entamait déjà le gazon à grands coups de pic.

Il était alors un peu plus de quatre heures du matin. Le disque rouge-feu du soleil surgissait lentement des hauteurs dentelées de la côte sud, et ses rayons traversaient presque horizontalement le feuillage du plateau, pour aller se jouer sur les travailleurs. Une légère brise commençait à s’élever, venant de l’ouest ; elle faisait onduler doucement les rameaux sonores des bouleaux, mais elle était impuissante à sécher le front trempé de sueur des deux compères.

C’était un étrange spectacle, qu’aurait reproduit volontiers le fantastique pinceau de Salvator Rosa.

Après une demi-heure d’un travail acharné, Antoine et son compagnon durent prendre un instant de repos. Leurs vêtements étaient collés sur leur peau ruisselante et les veines de leur cou gonflées à se rompre.

Tamahou avait dû même faire un sacrifice pénible : il s’était dénanti de sa couverte, qui gisait lamentablement sur le gazon, à quelques pas de là. Le pauvre homme avait alors apparu dans un costume