Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/222

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Et, comme son complice ne répondait pas :

— Tu ne dis rien ? Je me trompe, alors. Tu viens plutôt me complimenter sur la manière dont j’ai joué mon rôle ?… C’est bien cela. Hé ! hé ! la mère Démone n’est pas manchote : vous l’a-t-elle roulé un peu, ce curieux d’Ambroise ? Ça lui apprendra à fourrer son nez dans les affaires de ses amis.

Antoine, debout en face de la tireuse de cartes, ne desserra pas encore les dents ; mais ses yeux, dont une expression étrange agrandissait les prunelles, ne quittaient pas la vieille une seule seconde.

La Démone s’aperçut enfin de cette insistance. Elle eut peur et fit un pas en arrière.

— Ah ! ça ! dit-elle, es-tu devenu fou depuis ta dernière visite ? Qu’as-tu à me lorgner ainsi ?

— J’ai… que tout va être découvert cette nuit et qu’il vous faut déguerpir ! répondit sourdement le misérable.

— Déguerpir !… et pour aller où ?

— Dans l’autre monde.

— Dans l’autre monde !… Tu veux donc me tuer ?