Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/28

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d’os se trouvait réellement dans le berceau improvisé qu’il avait sous les yeux.

Il s’approcha sur la pointe des pieds, souleva doucement la couverture blanche et toussa de satisfaction en voyant sa petite protégée dormant d’un calme sommeil.

— Allons ! se dit-il, il n’y a pas à regimber : l’enfant existe bien réellement, et pour sûr ce n’est pas Marianne qui me l’a donné… D’où diantre peut-il venir ?

Cette réflexion porta naturellement la pensée de Bouet sur le grand navire noir de la nuit précédente.

Il sortit pour examiner le fleuve.

Mais l’étrange vaisseau avait disparu, et, à l’endroit qu’il avait quitté, on ne voyait plus que la mer moutonnant sous la poussée d’un vent furieux.

Sans savoir pourquoi, le brave homme se trouva tout ému de cette disparition ; il lui sembla que le bâtiment évanoui emportait quelque chose de sa petite fille d’adoption.

Il rentra pensif et presque attristé.

Cependant, une voisine étant venue d’aventure chez les Bouet, la nouvelle ne tarda pas à se répandre dans le village que la