Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/29

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tempête avait jeté un enfant au rivage et que le vieux pêcheur l’avait trouvé.

On conçoit l’émotion !…

Ce fut l’étincelle tombant sur une traînée de poudre. Toutes les commères, à vingt arpents à la ronde, se mirent en campagne et défilèrent devant la petite, imaginant sur son compte les histoires les plus invraisemblables, allant jusqu’à lui attribuer une origine surnaturelle. On parla de loups-garous, de sorts, de chasse-galerie, de tout enfin ce qui a valu aux insulaires d’Orléans leur réputation inattaquable de sorciers.

Bref, la matinée entière se passa en racontars et commentaires de cette espèce, et la liste des suppositions fut épuisée, sans qu’on approchât de la vérité touchant la manière dont la fillette avait fait son entrée chez le père Bouet.

Ce dernier s’en tenait à son premier récit, tout en opinant cependant dans son for intérieur pour l’intervention directe d’En-Haut ; mais sa manière de voir était encore bien trop naturelle pour des gens épris du merveilleux, et la grande majorité des commères murmurait, branlant la tête : « On