Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/109

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forme à leurs idées superstitieuses, elle avait encore pour avantage de flatter la secrète envie, la jalousie inconsciente, mais réelle, que ressentent les paysans pour ce qu’ils appellent une demoiselle.

Le paysan — qu’on ne prenne pas ce mot en mauvaise part — le paysan est foncièrement honnête et bon ; mais il est rusé dans sa bonhomie et, comme son cousin de France, quelque peu en-dessous. Il n’aime guère véritablement que ceux de sa classe… Et, encore, parmi ceux-ci, il a une préférence marquée pour le concitoyen qui se rapproche le plus de sa propre condition de fortune. Jean-Claude aimera bien Jean-Louis tant que Jean-Louis ne sera pas plus riche que Jean-Claude ; mais que Jean-Louis ait le malheur de faire un héritage, de conclure quelque bon marché, de dépasser enfin son confrère en prospérité… adieu, l’amitié de Jean-Claude ! Un petit froid s’est glissé dans ses veines, qui a nom envie. Le pauvre Jean-Louis est devenu un indifférent.

Pour ce qui est des hommes de profession libérale, des marchands, des rentiers, ils sont tenus en continuelle suspicion ; le