Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/151

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Ce petit discours du beau parleur fut approuvé sans réserve par les assistants réunis dans la cuisine. On ne se fit pas faute, aussitôt qu’il se fut éloigné, de louer sa modération en face de la situation fausse qui lui était faite et sa sérénité toute évangélique à l’approche de l’exhérédation qui l’entendait probablement.

— C’est un bon frère ! pensait la majorité.

— Quel finaud ! se disaient intérieurement les rares sceptiques.

Cependant Antoine avait pénétré dans la chambre du malade.

Il y trouva sa filleule et Ambroise Campagna.

— Ma chère Anna, dit-il, après avoir souhaité des yeux le bonjour à la jeune fille, j’arrive du haut de mon champ, et je ne fais que d’apprendre le malheur arrivé à Pierre… Comment va-t-il ?… Est-ce bien grave ?…

Qu’a dit le médecin ?

— Pas grand’chose à moi, mais il a parlé à Ambroise.

Antoine se retourna à demi vers ce dernier, comme s’il n’eût fait que de l’apercevoir, et s’écria d’une voix aigre-douce :

— Tiens, c’est vrai, te voilà, Ambroise !…