Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/152

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Je ne t’avais pas vu en entrant… Au reste, j’aurais dû supposer qu’en cas de malheur arrivé à mon frère, tu serais le premier au poste, près de lui.

— Et tu aurais eu raison ! répliqua froidement Campagna… Je ne suis pas bon à grand’chose, mais je puis toujours faire un bon chien de garde.

— Un chien de garde-malade ! murmura le beau parleur avec une moue narquoise, voilà une sorte de chien qu’on ne rencontre pas partout !

— C’est qu’on n’en a pas besoin partout ; mais il paraîtrait qu’il en faut un ici, pour empêcher certains loups qui viennent y flairer la mort.

Antoine pâlit un peu et pinça ses minces lèvres. Faisant un effort pour sourire, il répliqua d’un ton badin :

— Les loups sont rares à l’Île d’Orléans, — à l’exception toutefois des loups-garous, — et je crains bien, mon cher Ambroise, que ta nouvelle charge ne soit une sinécure.

— Tant mieux pour les loups ! fit Campagna, avec une intonation presque menaçante.

Le beau parleur haussa les épaules,