Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/182

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Les Pape firent bien un peu la grimace, mais durent se contenter de cette promesse, — heureux encore d’avoir roulé aussi facilement leur complice.

Antoine regagna son logis par le plus court, à travers champs et bois.

Il allait gaillardement, ouvrant sans fatigue le compas de ses longues jambes et se disant à lui-même une foule de choses encourageantes pour le succès final de ses machinations. Cette affaire de la Démone, surtout, lui semblait avoir reçu la meilleure solution possible, solution qui lui sauvait une forte somme, — car il se promettait bien de ne plus donner un sou à ces coquins de Pape.

Désormais il allait pouvoir manœuvrer plus librement, sans avoir à redouter l’intervention possible de cette sorcière de malheur envers laquelle il se sentait des torts. Cette femme, en effet, ce complice qui en savait long, aurait pu devenir entre les mains des Campagna une arme redoutable en cas de lutte ouverte ; et la sachant vivante, irritée contre lui, Antoine n’aurait osé rien entreprendre dans la crainte de briser le fil retenant cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de sa tête.