Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/221

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perdu de la Forêt-noire, quand le bon Lafontaine écrivit son Paysan du Danube.

Avec cela, amoureux comme un berger et jaloux comme un Espagnol !

Anna ne pouvait faire un pas sans l’avoir sur les talons ou sans se heurter à lui. Il la couvait sans cesse de son regard sans lumière et la contemplait béatement, la bouche entr’ouverte.

Cela devenait énervant, horripilant, au point que la jeune fille prenait souvent « ses jambes à son cou » et courait sans vergogne pour échapper à ce cauchemar vivant.

Alors, Ti-Toine se mettait à pleurer et allait confier ses chagrins d’amoureux au giron maternel.

Pas besoin de se demander si la douce Eulalie bondissait et si l’étrangère en attrapait des bordées d’injures… sans les entendre, cela se conçoit.

Antoine, à son tour, était mis au courant par sa femme, qui ne manquait pas de charger le tableau outre mesure et de demander les plus noires vengeances.

La plupart du temps, le mari se contentait de dire :