Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/37

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langue, ce chien de mer-là ! fit observer le matelot qui avait déjà parlé.

— Je la lui délierai bien, moi, la langue, riposta Hamelin. Puis, s’adressant de nouveau à l’impassible Sauvage :

— Assassin ! bandit ! lui cria-t-il d’une voix sifflante qui trahissait une rage concentrée, avant de mourir, il faut que tu parles, que tu dises pourquoi tu as volé cette jeune fille.

— Pourquoi je l’ai volée ! ricana Tamahou, encore abasourdi par les fumées de l’ivresse. Hé ! mais, apparemment, parce qu’elle m’avait tombé dans l’œil…

— Infâme !

— Et que j’en voulais faire l’ornement de ma cabane.

— Tu mens, misérable ! Cette jeune fille, tu ne l’avais jamais vue… Tu n’as commis une action aussi lâche, que parce qu’une personne de Saint-François t’en avait chargé… Le nom de cet homme ?

Le Sauvage garda le silence, trop fier pour mentir, trop brave pour trahir.

— Parleras-tu ? rugit Hamelin, bondissant sur le prisonnier et le secouant rudement.

— Frappe, frappe, noble capitaine : il n’y