dant cinq bonnes minutes, la respiration artificielle — opération qu’il avait vu tenter avec succès sur un noyé, par le médecin de l’Île.
Cette opération, très simple, du reste, consiste à rapprocher les coudes en avant de la poitrine, puis à les projeter en arrière, de façon à simuler aussi exactement que possible le jeu naturel des poumons.
De temps à autre, Campagna penchait son oreille sur le cœur de la vieille, cherchant à surprendre le moindre battement, le plus faible indice de vie. Puis il reprenait son mouvement de va-et-vient avec les coudes. Les autres frictionnaient, frictionnaient, avec la plus louable émulation.
Un docteur en médecine n’eût pas mieux fait.
Mais, hélas ! la tireuse de cartes avait, sans doute, rendu son dernier horoscope, car, malgré ces soins intelligents, aucun tressaillement n’agita ses vieux membres, aucun souffle ne vint à ses lèvres.
L’arrivée de voisins et voisines sur le lieu de l’incendie — arrivée qui s’annonça par les exclamations les plus variées — obligea Ambroise à suspendre la médication.