Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Satané tombeau ! grommela Antoine, il ne manquait plus que cela… Où diable a-t-il pêché ce baril ?

Sans plus réfléchir, il s’approcha rapidement et touchant l’épaule du sauvage :

— Tamahou ! appela-t-il.

— Aoh ! gronda l’ivrogne, qui fut sur ses jambes en un clin d’œil et fit le geste de prendre son fusil.

Heureusement que celui-ci était resté dans les grottes, car la carrière du beau parleur eût pu être interrompue prématurément.

Tamahou n’en tira pas moins son poignard et allait en frapper l’imprudent visiteur, quand ce dernier, comprenant enfin le danger, s’écria :

— C’est moi, Antoine… Es-tu fou ?

— Antoine ?… Tiens, c’est vrai… Fallait parler plus tôt, mon homme !

— Que diable fais-tu là ?

— Ce que je fais ?… Hé ! hé ! je bois de l’eau-de-feu, donc.

— Qui t’a donné ce baril ?

— Je l’ai trouvé… Oh ! c’est une belle île que celle-ci, et j’y veux finir mes jours… Il y a de tout, même de l’eau-de-feu et des femmes.