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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/105

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supplications, ni vos larmes n’empêcheront le déshonneur de s’abattre sur votre maison. »

Laure était émue.

Un violent combat se livrait en elle-même depuis quelques instants.

Tout à coup, elle se leva et, tendant sa main à Lapierre :

« Monsieur, dit-elle, si j’ai eu des torts vis-à-vis de vous, pardonnez-les-moi. Je veux vous croire, car il serait trop malheureux que mon obstination causât l’éternelle honte de ma famille.

« Dites ce que vous exigez de moi : j’obéirai. »

Un éclair de triomphe passa dans les yeux de l’ex-fournisseur. Il saisit avec empressement la main de sa fiancée et, la portant respectueusement à ses lèvres, il dit en fléchissant le genou comme un preux chevalier qu’il n’était pas :

« Mademoiselle, le plus humble de vos adorateurs n’a pas ici à commander, mais à implorer.

— Implorez alors, répondit froidement Mlle Privat, mais faites vite, car cette scène m’épuise.

— Eh bien ! mademoiselle, répliqua Lapierre en se levant, je m’estimerais heureux si vous daigniez vous montrer en compagnie un peu plus bienveillante à mon égard.

— Je ferai mon devoir de fiancée, monsieur. Après.

— Après ?… Ma foi, je ne vous cacherai pas que je tiens beaucoup à ce que votre cousin ne vienne plus jouer vis-à-vis de vous le rôle de protecteur, ou plutôt celui de vengeur – comme si vous étiez une victime et moi un bourreau.

— C’est affaire entre vous et lui. Quant à moi, je n’ai jamais dit à mon cousin un seul mot de