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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/106

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nature à lui laisser supposer que je fusse forcée, d’une façon quelconque, de vous épouser.

— Cependant, ce jeune homme vous aime…

— Je n’en sais rien, monsieur.

— Comment !… il ne vous l’a jamais dit ?

— Jamais.

— Du moins, sa manière d’agir vis-à-vis de vous a dû vous le prouver ?

— C’est tout le contraire. Mon cousin a toujours été très réservé – plus que cela, très froid avec moi.

— Alors, comment expliquer sa conduite d’aujourd’hui ?

— Je n’ai aucune explication à donner. »

Lapierre réfléchit une demi-minute, puis se levant :

« Très bien, mademoiselle, je vous remercie de votre condescendance. Ne pouvant vous prier de fermer la bouche à mon insulteur de tantôt, je me chargerai moi-même de cette besogne en temps et lieu… Je tâcherai de lui faire rentrer son rôle de vengeur. »

Laure s’était levée à son tour, et se disposait à quitter le salon. Au moment de franchir la porte, elle entendit la dernière phrase de Lapierre.

Elle s’arrêta et répondit d’une voix grave :

« Monsieur Lapierre, si j’ai besoin d’être vengée, ce ne sera ni par mon cousin Champfort, ni par d’autres… Mon vengeur, ce sera Dieu ! »

Et s’inclinant froidement, elle se dirigea vers la salle à manger, où se trouvaient réunis les hôtes de la maison.

Lapierre la suivit, sans prononcer une parole.