Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/109

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qu’un bruit cadencé de pas sur le trottoir d’en face arrête enfin net la terrible aiguille.

L’ouvrage est brusquement déposé sur un petit guéridon, et la jeune brodeuse, se haussant sur ses mignons pieds, regarde avec anxiété dans la rue.

Apparemment qu’elle voit ce qu’elle désirait voir, car aussitôt, frappant joyeusement ses mains l’une contre l’autre, elle abandonne vivement la fenêtre et court à la porte de sa chambre.

Un instant après, un bruit de clef jouant dans une serrure se fait entendre, puis l’escalier est ébranlé par des pieds agiles qui l’escaladent quatre à quatre, et, finalement, un jeune homme tout essoufflé arrive comme une bombe dans la chambre, pour être reçu entre les bras de notre jolie travailleuse.

Disons de suite, pour empêcher le moindre soupçon d’effleurer l’esprit, que ce mortel privilégié n’était autre que notre vieille connaissance d’hier, le "petit Caboulot", et la belle jeune fille de la mansarde, sa sœur "Louise", l’ex-fiancée du Roi des Étudiants !

Là Caboulot, en quittant sa sœur le matin, lui avait annoncé qu’il possédait un grand secret la concernant, mais qu’il ne lui en ferait part qu’après son cours, à quatre heures, alors que leur père serait absent.

Or, quatre heures étaient sonnées depuis quelque temps, et voilà pourquoi nous avons vu Louise oublier sa broderie pour regarder par la fenêtre ou se demander quel pouvait bien être ce "grand secret", de monsieur son frère.

Maintenant, par quelle succession d’événements singuliers et quelles vicissitudes du sort avaient-ils passé, pour que nous les retrouvions dans un