Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/110

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modeste logement de la rue Saint-Valier, à Québec, après les avoir laissés là-bas, sur le Richelieu, dans une situation plus qu’aisée ?

C’est ce que nous allons raconter en quelques mots.

On voit déjà que Lapierre, après avoir obtenu la déportation à Kingston de son rival Després, voulut se conduire en conquérant et obtenir des parents de Louise la main de leur fille.

Ceux-ci refusèrent net.

Ils avaient bien considéré auparavant ce jeune homme comme un aimable compagnon et un gai convive ; mais, outre que depuis il avait tenté d’enlever leur fille de force, deux autres raisons leur faisaient un devoir de résister à sa demande.

C’était d’abord l’engagement pris avec le sauveur de leur fille, Després – engagement d’honneur dont ils ne se croyaient pas déliés par le malheur arrivé à leur pauvre ami. Ensuite, et surtout, la conduite ignoble de Lapierre dans toute cette affaire de duel et de procès avait soulevé contre lui l’indignation de ces braves gens, et ils ne voulaient pour gendre d’un homme ayant sur la conscience d’aussi lâches agissements.

Voilà pourquoi ils se retranchèrent derrière leur détermination bien arrêtée.

Lapierre eut beau supplier et menacer : tout fut inutile.

Alors, transporté de colère, le misérable ne craignit pas de recourir, pour se venger, à un moyen révoltant : il calomnia publiquement Louise et répandit sur son compte les bruits les plus compromettants.

Puis, content de son œuvre, il détala au plus vite et se réfugia aux États-Unis.