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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/118

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— Oui, Gustave.

— Gustave Lenoir ?

— Eh ! tonnerre d’une pipe, quel autre Gustave veux-tu que ce soit ?… »

Et le Caboulot regarda sa sœur avec des yeux tout écarquillés.

Louise respira.

« Quel est donc celui que tu appelles misérable et qui cherche encore à faire des victimes ? demanda-t-elle, la gorge serrée.

— Eh ! je te le dis depuis une heure, gronda le Caboulot : cette bête féroce, qui mord et déchire ceux qui lui font du bien, c’est Lapierre !

— Lapierre ! exclama la jeune fille, serait-il donc à Québec, lui aussi ?

— Il n’y est que trop, le brigand… Plût au ciel qu’il fût encore à canailler aux États-Unis, puisque ma pauvre sœur a la coupable faiblesse d’aimer un monstre semblable !

— Mais ce n’est pas lui que j’aime ! se récria vivement Louise.

— Vrai ?… Ah !… Mais qui donc aimes-tu, alors ?… Dis vite, petite sœur… Oh ! si c’était !…

— Oui, c’est lui… c’est Gustave ! Tu aurais dû le comprendre de suite. »

Le Caboulot ne répondit pas. Il sauta au cou de sa sœur et la couvrit de baisers.

Il avait la pensée tellement occupée de Lapierre, depuis le matin, qu’il avait cru que Louise voulait faire allusion à ce dernier, en parlant de blessure encore saignante.

De là le quiproquo et l’indignation en pure perte de notre bouillant ami le Caboulot.

Rassuré tout à fait, le petit étudiant devint calme et reprit :