Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/122

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milieu de ce désordre artistique. Il aimait à embrasser d’un coup d’œil, pêle-mêle et heurtées, toutes ces choses si peu faites pour aller ensemble… Sa puissante imagination y puisait des éléments de rêverie et s’y repaissait, comme le fait le gourmet à la vue d’une table abondamment servie.

La seconde pièce, plus petite et située en arrière, servait de chambre à coucher. Il est inutile pour nous d’y pénétrer et d’en faire la description.

Passons donc.

Comme on le voit, le logement de notre ami Després ne manquait pas d’un certain luxe ; et, pour un carabin surtout, il pouvait presque passer pour somptueux.

C’est que le Roi des Étudiants n’était plus ce jeune homme riche seulement d’illusions que nous avons connu à Saint-Monat. Un de ses oncles, célibataires, avait eu, deux années auparavant, le bon esprit de coucher Gustave sur son testament, et la non moins bonne idée de partir pour un monde meilleur.

Or, ce respectable vieux garçon laissait après lui, outre les regrets de rigueur, une petite fortune assez rondelette, que Després empocha sans se faire prier le moins du monde.

Et voilà comment il se faisait que le Roi des Étudiants pouvait loger sous des lambris décents, et tenir tête aux exigences de la haute dignité dont l’avait revêtu ses confrères.

Le 22 juin de l’année 186… juste au lendemain de la scène à laquelle nous venons d’assister entre le Caboulot et sa sœur, Gustave Després fumait sa pipe, nonchalamment étendu dans son hamac.