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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/123

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Il était environ trois heures de l’après-midi.

Le Roi des Étudiants venait de rentrer du cours, et, à moitié perdu dans un nuage de fumée, il paraissait réfléchir profondément.

Quelques heures auparavant, il avait eu avec Champfort une longue conférence, qui s’était terminée par le dialogue suivant :

« Ainsi, Paul, tu ne crois pas qu’il aille ce soir à la Folie-Privat ?

— Edmond, qui l’a vu tout à l’heure, doit remettre à ma tante une lettre de Lapierre, dans laquelle il s’excuse de ne pouvoir se rendre aujourd’hui à la Canardière.

— Ah ! voilà qui ne laisse aucun doute. Dans ce cas, je vais commencer de suite mes petites combinaisons. »

Il n’est que temps, mon cher Després, car le pouvoir de ce coquin s’affermit de jour en jour.

— Bah ! laisse-moi faire : nous avons encore quatre grandes journées devant nous, et c’est plus qu’il m’en faut pour charger la mine qui fera tout sauter.

— Que comptes-tu faire à ton entrée en campagne ?

— Mais pas grand-chose, mon cher. Je compte aller tout bonnement me promener à la Canardière. Ta tante possède un fort joli parc, et j’ai l’intention d’y aller herboriser.

— Oui, je comprends… et, tout en herborisant, tu feras nos petites affaires.

— Précisément, mon cher. Tu peux t’en rapporter à moi : une fois dans le cœur de la place, je mènerai rondement les choses. Ce n’est pas pour rien que je suis allé jusqu’aux États-Unis relancer le misérable qui m’a envoyé au pénitencier ; ce