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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/124

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n’est pas pour rien, non plus, que j’attends depuis de longues années le moment où je pourrai broyer cette canaille sous mon talon…

« L’heure approche ; elle va sonner… le Roi des Étudiants entre en campagne !

— Vive le Roi des Étudiants ! avait dit Champfort, en prenant congé.

— À demain, avait répondu Després. Il y aura probablement du nouveau. »

Et Champfort était parti, laissant Després débrouiller seul les fils de sa trame.

Depuis environ une demi-heure, Gustave jonglait dans son hamac, en suivant d’un regard distrait les capricieuses ondulations des petites colonnes de fumée qui s’échappait de ses lèvres, lorsque soudain, un coup de sonnette retentit.

Gustave sauta à terre et murmura :

« C’est lui ; il est exact. »

Quelques secondes ne s’étaient pas écoulées ; quand on frappa à la porte et que la figure sympathique d’Edmond Privat se montra dans l’encadrement.

« Ah ! mon cher, voilà qui s’appelle répondre gentiment à une invitation, s’écria Després en secouant la main du jeune homme.

— Votre Majesté ne pourra donc pas dire, comme Louis XIV, qu’elle a failli attendre, répondit Edmond en riant.

— Oh ! ma Majesté n’y regarde pas de si près, et n’est pas aussi exigeante que le Roi-Soleil. Elle s’accommode fort bien de l’empressement amical de ses fidèles sujets de l’Université Laval.

— En ce cas, sire, mettez mon amitié à contribution, repartit Edmond, en s’inclinant avec un respect comique.