Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/126

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— Lui-même, mon cher.

— Et tu dis…

— Que c’est une horrible canaille, indigne de dénouer les cordons des souliers de ta sœur.

— Mais, d’où sais-tu cela ?

— Je possède tous les secrets de ce garnement et j’ai en ma possession assez de preuves pour le confondre de la façon la plus évidente…

— En vérité ?… Mais alors, ma pauvre sœur est donc victime de quelque horrible machination ?

— Mlle Privat est en effet si bien enchevêtrée dans le réseau de mensonges tissé autour d’elle par Lapierre, qu’elle ne peut s’échapper et qu’elle marche fatalement au sacrifice, croyant laver de la mémoire de son père une souillure imaginaire.

— Ah ! je comprends maintenant ses tristesses incompréhensibles et la demi-confidence qu’elle m’a faite un jour.

— Quelle confidence ? »

Edmond raconta à Després la scène du parc que l’on sait. Puis, quand il eut fini :

« Depuis ce jour, ajouta-t-il, j’ai compris qu’il y avait un secret terrible entre ma sœur et son fiancé… mais lequel !… C’est ce que je n’ai jamais pu deviner.

— Ce secret, mon cher, je te l’expliquerai en temps et lieu. Pour aujourd’hui, contente-toi de prendre ma parole et de savoir que ce secret est une habile combinaison de Lapierre pour forcer ta sœur à l’épouser et à lui apporter surtout une dot considérable.

— Oh ! l’infâme !… s’écria le frère de Laure, en serrant les poings… mais je ne souffrirai pas cela, moi, et dussé-je le tuer sur les marches de l’autel…