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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/141

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chevaleresque… Ma tâche en sera plus facile… J’ai des choses infiniment délicates à traiter avec vous ; j’ai des souvenirs bien amers à réveiller… j’ai même des plaies cuisantes à rouvrir. Mais votre courage et la confiance que vous semblez avoir en moi me soutiennent… Vous venez au-devant du salut : l’œuvre de rédemption me sera plus légère. »

Laure était émue et ses grands yeux noirs demeuraient constamment fixés sur la sympathique figure du Roi des Étudiants.

Després continua :

« Vous ignorez probablement, mademoiselle, quel but je poursuis en venant ainsi m’immiscer dans les affaires qui, au premier abord, semblent ne pas me concerner le moins du monde.

— Je vous avoue que je ne saurais deviner…

— Deux raisons me font agir et me poussent irrésistiblement sur votre chemin… La première et la plus sacrée, c’est que des circonstances tout à fait exceptionnelles, et que je vous expliquerai bientôt, m’ont mis sur la piste d’un grand crime ; la seconde…

— Quelle est-elle ?

— La seconde, acheva Després avec une sombre énergie, c’est que j’ai une œuvre impérieuse de vengeance à accomplir. »

Laure regarda le Roi des Étudiants.

Il était debout en face d’elle, l’œil chargé d’éclairs et le bras étendu dans un geste de suprême menace.

Elle comprit que ce fier jeune homme, vieilli avant le temps, n’agissait pas pour assouvir une mesquine passion, et que de puissants motifs l’envoyaient à son secours.

La confiance pénétra dans son cœur.