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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/147

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— Oh ! mon Dieu !… Mais je suis perdue… nous sommes perdus, ruinés de réputation, puisque cette malheureuse… faiblesse de mon père est connue.

— Au contraire, vous êtes sauvée, mademoiselle, car ce soupçon sur l’honneur du colonel Privat est une horrible calomnie, un mensonge ignoble qui ne pouvait éclore que dans le cerveau de l’homme qui convoite votre dot.

— Quoi ! mon père serait… ?

— L’honneur même. Jamais le colonel Privat n’a failli à son devoir. Bien plus, c’était sans contredit l’un des meilleurs officiers de l’armée du successeur de Beauregard, le général Bragg… et quiconque en douterait n’a qu’à s’adresser au général Kirby Smith, commandant alors la division dans laquelle servait votre père en qualité de colonel de cavalerie.

— En effet, ces noms me sont connus, murmura Laure… Vous êtes bien renseigné.

— Jusqu’à la bataille de Rogersville, j’ai servi dans l’armée de Buell, division Manson, qui guerroya pendant tout l’été de 1862 contre les généraux confédérés Bragg et Kirby Smith, dans le Kentucky et le Tennessee, se contenta de répondre le Roi des Étudiants.

— Et vous avez connu mon père.

— Que trop, mademoiselle, répondit Després en souriant. Le colonel Privat, avec son fameux escadron de cavalerie, nous a fait plus de mal à lui seul que toute une division d’infanterie. Il venait fourrager jusqu’à nos avant-postes et ne s’en retournait jamais sans nous avoir sabré une cinquantaine d’homme.

— Mon brave père !

— Vous pouvez le dire, mademoiselle. Son au-