Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/173

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— Vous dites vrai, la mère ; il n’y a que le whisky qui me désaltère.

— Tu es brûlé, brûlé de la tignasse aux talons.

— Hé ! c’est pour ça que je bois tant – pour jeter de l’eau sur le feu.

— Tu n’es qu’une sale trogne, et tu me ruines.

— Ah ! pour ça, non : le whisky coûte trop bon marché ici.

— Bon marché… hum ! il ne faut pas trop le dire… les policemen ont le nez fin…

— Bah ! je m’en moque, moi, de ces gens-là… et, pourvu que la grande chaudière ne crève pas…

— Ce n’est pas ça qui est à craindre, car elle est en fer-blanc double. Il y a autre chose qui me chiffonne.

— Quoi donc, la mère ?

— C’est que nos pratiques nous laissent. Voilà plus de deux jours que personne n’est venu, et, pourtant, ça fait le deuxième baril que nous faisons.

— As pas peur, la mère… je les boirai, moi.

— Ça nous rapportera un beau profit, vraiment.

— C’est encore curieux, allez…

— Tu es fou.

— Fou, le Simon à la mère Friponne ?… Ah ! que non. Tenez, vous allez voir. Faisons un marché.

— Radote tout seul et laisse-moi brasser ma fricassée. »

Et la bonne femme se leva, pour se livrer toute entière à cette importante opération.

Mais elle laissa bientôt tomber sa cuiller-à-pot, en entendant un bruit argentin auquel son oreille ne se trompait jamais.

Ce bruit était produit par la chute de plusieurs