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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/180

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Au bout d’une minute, la porte s’ouvrit et une femme d’un certain âge, tenant une lampe à la main, se présenta dans l’entrebâillement. Reconnaissant le visiteur qui venait si tard, elle s’empressa de s’effacer, tout en murmurant avec respect :

« Ah ! c’est vous, monsieur Lapierre…

— Oui, c’est moi, répondit rapidement ce dernier ; personne n’est venu, Madeleine ?

— Non, monsieur… c’est-à-dire oui… deux espèces d’individus, mal étriqués et sentant la boisson que ça soulevait le cœur.

— Faites-moi grâce de vos réflexions, je vous l’ai déjà dit… À quelle heure ces hommes se sont-ils présentés ?

— Environ vers cinq heures, cette après-midi.

— Bien. Et doivent-ils revenir ?

— Ils ont dit qu’ils repasseraient dans le cours de la soirée.

— C’est bon. Vous les conduirez dans mon cabinet privé – vous savez… celui du fond. En attendant, donnez-moi vite à souper, car je meure de faim. »

Pendant ce dialogue, les deux interlocuteurs avaient monté un escalier et s’étaient rendus dans un élégant salon du second étage, où Lapierre se laissa tomber sur un large fauteuil, en attendant que la table fût dressée dans la salle à manger, située en arrière.

Là, douillettement assis sur le crin élastique et reposant ses membres courbaturés par une course de plusieurs heures, le sinistre personnage se prît à réfléchir.

La journée avait été fertile en émotions, et la succession rapide des événements qui s’y étaient