Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

C’est dans ce dernier que Lapierre se rendit pour recevoir ses nocturnes visiteurs.

Ces messieurs, du reste, ne tardèrent pas à être introduits.

Nous devons à la vérité de dire qu’ils ne payaient pas de mine, bien qu’ils ne se ressemblassent guère. L’un, grand, gros, fortement charpenté, avait cette physionomie placide et brutale que donne l’habitude du crime ; l’autre petit, fluet, pâle et presque imberbe, possédait une figure intelligente, mais où il y avait plus d’astuce et d’audace cynique que de toute autre chose.

Le premier répondait au prénom de "Bill" ; le second s’appelait le plus innocemment du monde "Passe-Partout". Tous deux étaient bizarrement vêtus de hardes disparates, peu faites pour leur taille.

Ces messieurs furent donc introduits par Madeleine. Ils firent trois pas dans le cabinet, puis s’inclinèrent avec un ensemble parfait. Dans cette position, ils attendirent poliment, le chapeau bas, que le maître du logis leur adressa la parole.

« Hum ! se dit Lapierre, en toisant avec complaisance ses visiteurs, voilà deux sujets qui ne me paraissent pas difficiles à discipliner… Du diable si je n’en fais pas quelque chose ! »

Puis, tout haut :

« Vous êtes exact, dit-il ; asseyez-vous, mes braves. »

Les deux braves ne se firent pas prier et, d’un même mouvement, s’écrasèrent sur le bord de leur chaise respective. Tout cela sans articuler une parole.

« Bien, mes amis, reprit Lapierre. Maintenant, causons. Lorsque je vous ai rencontré, il y a