Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/199

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— Je n’aime pas à lui procurer l’occasion de m’humilier par ses airs vainqueurs.

— Ce n’est pas à redouter… On ne peut chanter victoire quand il n’y a pas eu combat. »

Champfort baissa la tête et soupira intérieurement : « Elle n’a pas entendu mon aveu ! se dit-il… C’est peut-être tant mieux… N’y pensons plus. »

« Vous ne répondez pas ? reprit la jeune créole, d’une voix un peu émue.

— Mais, qu’ai-je à répondre… sinon que vous êtes la logique même ?

— Vous admettez donc ?

— Sans aucun doute.

— En ce cas, causons, puisque rien ne nous en empêche. »

Champfort regarda sa cousine avec quelque surprise, puis répondit froidement :

« Causons. Aussi bien, est-ce probablement la dernière fois que nous en avons l’occasion.

— Qui sait ! » murmura Laure.

Il y eut alors un silence de quelques secondes, – silence pénible et plein d’anxiété. Les deux jeunes gens semblaient également mal à l’aise : Champfort pâle et soucieux, la jeune fille émue et agitée de pensées tumultueuses.

À la fin, Laure parut recouvrer toute sa présence d’esprit et elle commença sur un ton indifférent :

« Eh bien ! Paul, comment va la fête ?

— Ma foi, elle me semble très brillante, répondit le jeune homme, ne sachant où voulait en venir sa cousine.

— Tout Québec y est, n’est-ce pas ?

— Mais oui, tout Québec de la haute, du moins.