Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/198

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Puis, s’emparant d’une carafe d’eau frappée, il en humecta son mouchoir, et bassina les tempes de Laure.

La jeune créole parut se remettre.

« Vous sentez-vous mieux, Laure ? demanda doucement Champfort.

— Oui, mon cousin, merci… ce n’était d’ailleurs qu’un simple étourdissement. La valse me produit toujours cet effet-là.

— Vous êtes toute pâle !

— Ce n’est rien. Ne parlons pas de cela ; les couleurs me reviendront avec le repos.

— Voulez-vous que j’appelle ma tante ?

— N’en faites rien, et asseyez-vous plutôt là, près de moi. »

Et voyant le jeune homme se troubler un peu :

« N’êtes-vous pas mon médecin ? ajouta-t-elle en souriant faiblement. Vous tiendrez compagnie à votre malade. »

Champfort prit place sur le canapé ; mais une secrète pensée se traduisit, malgré lui, dans son regard et il jeta un coup d’œil sur la porte donnant sur le salon.

Laure vit ou plutôt devina ce regard.

« Je vous comprends, dit-elle ; vous craignez que mon fiancé ne prenne ombrage de notre tête-à-tête ?

— Oh ! fit Champfort.

— Rassurez-vous. Monsieur Lapierre était sorti, vous le savez, lorsque nous avons valsé ensemble…

— Je crois, en effet…

— Eh bien ! il n’est pas rentré, que je sache ?

— Non, mais il rentrera… et, à dire vrai…

— Voyons.