Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/215

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à-dire quatre jours auparavant – Després, ramassé sanglant et privé de sentiment dans le parc de la Folie-Privat, avait été conduit chez le père Gaboury par le petit Caboulot, et là, confié aux soins d’un médecin ; on se rappelle, en outre, que Louise avait disparu le même soir, sans que les recherches les plus minutieuses eussent donné seulement un indice relativement à cette étrange affaire ; enfin, nos lecteurs ont trop bonne mémoire pour n’avoir pas tout frais dans l’esprit le spectacle poignant du pauvre Caboulot enserré dans les immenses bras de Passe-Partout, au moment où le courageux enfant faisait pâlir Lapierre sous le regard des six prunelles d’acier de son revolver.

Il va sans dire que tout cela s’était accompli à l’insu du Roi des Étudiants, cloué sur le lit de Louise par une fièvre cérébrale qui s’était déclarée pendant la nuit, et il est parfaitement inutile d’ajouter que la garde-malade chargée de veiller auprès du blessé avait reçu instruction de ne pas toucher un mot de ces événements, au cas où Gustave, revenu à l’intelligence, la questionnerait.

Il résulta donc de toutes ces salutaires précautions que Després n’apprit l’horrible vérité, c’est-à-dire la disparition du Caboulot et de Louise, que dans la matinée du lundi suivant, jour où le médecin le déclara hors de danger et lui raconta ce qui était arrivé.

Le Roi des Étudiants n’eut pas de peine à deviner d’où partaient tous ces coups successifs. Il se souvint du célèbre axiome de droit criminel : « Cherche à qui le crime profite », et il eut bientôt fait de trouver à qui pouvait profiter la disparition du Caboulot et de sa sœur ; et, rattachant