Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/219

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rent sur lui avec un ensemble magnifique, Gustave fut-il extrêmement surpris, tellement surpris qu’il ne songea pas même à se défendre. L’eut-il voulu, du reste, que la chose eût été impossible. En effet, les agresseurs ne s’amusèrent pas à lui expliquer comment ils se trouvaient là et à s’excuser de la liberté grande. Bien au contraire, pendant que l’un lui appliquait sur la bouche un solide bâillon, l’autre, avec une dextérité inouïe, lui liait bras et jambes, le mettant dans l’impossibilité absolue de bouger.

Cela fait, le plus grand des bandits – une espèce de géant, aux formes massives – sortit de sa ceinture un court poignard et en appliqua froidement la pointe sur la poitrine du prisonnier.

« Un cri, un geste… et tu es mort, mon bonhomme ! » dit-il d’une voix sourde.

« Nous te ferons pas de mal, si tu es sage ; mais gare à la dissipation ! » ajouta le plus petit sur un ton aigrelet.

Després n’avait garde de crier : il étouffait sous son bâillon : de gesticuler : il était ficelé comme une momie de la pyramide de Chéops.

Il se contenta donc de rager "in petto" et de déplorer son imprévoyance. Mais c’étaient là des regrets superflus, et le Roi des Étudiants n’était pas homme à s’y abandonner longtemps. Comprenant parfaitement que le seul but de Lapierre, en le faisant enlever, était de l’empêcher de communiquer avec Laure avant son mariage, Després concentra toutes ses facultés à chercher un moyen de s’échapper avant le lendemain matin.

« Pourvu qu’on ne m’entraîne pas trop loin, se dit-il, rien n’est perdu. Je trouverai bien, d’ici à