Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/229

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dit-il, et nous allons tâcher de vous prouver que le whisky, ça nous connaît.

— Et ça nous aime !… grommela Bill, en venant prendre place à côté de son supérieur.

— À la bonne heure ! fit Cardon ; je vous avouerai que je n’ai aucune confiance dans les personnes qui ne boivent que de l’eau. L’esprit de grain ou de patate entretient la belle humeur, tandis que l’eau simple – "aqua simplex" – alourdit le sang et y mêle de la bile… voilà mon opinion !

— J’allais vous dire la même chose, mais en termes bien moins savants, n’ayant pas terminé mes études, répliqua gracieusement Passe-Partout, en prenant un escabeau et s’asseyant en face d’une bouteille pleine.

— En vérité, on ne peut être plus aimable, s’écria Cardon, feignant l’enthousiasme ; donnez-moi la main, jeune homme : de ce moment, je vous adopte pour mon ami, et je veux que nous scellions un pacte si touchant par un plein verre de whisky.

— Ah ! monsieur, quelle gracieuseté !… murmura le jeune coquin, feignant lui aussi l’émotion et se précipitant sur la main de Cardon.

— C’est entendu, n’est-ce-pas ? fit ce dernier.

— À la vie, à la mort ! mon généreux ami, » répliqua Passe-Partout, tout en essuyant de sa main gauche une larme imaginaire et, de sa droite, se versant un énorme verre de whisky.

Chacun fit de même, et cette première rasade fut bue au milieu du plus grand enthousiasme.

Puis les pipes s’allumèrent, et Lafleur – qui n’avait pas encore ouvert la bouche, s’étant contenté d’observer avec attention les deux prétendus ex-