Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/235

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étudiants ; il nous a même été donné de suivre les progrès de l’ivresse chez l’insatiable géant et – ô néant de la vertu humaine ! – chez l’incorruptible lieutenant de Lapierre.

Le programme tracé par Lafleur avait donc été exécuté sans encombre quant à ce qui concernait l’ivresse ; mais par malheur, jusqu’à près de cinq heures du matin, toute tentative pour faire "jouer" les deux apôtres avait échoué.

De guerre lasse, Lafleur et Cardon essayèrent d’un nouveau stratagème ; ils feignirent de dormir.

C’est à ce moment même que Passe-Partout déclara en avoir assez et refusa de boire la dernière bouteille avec son vorace compagnon. La partie semblait donc fort compromise et les étudiants se disposaient à dresser de nouvelles batteries, lorsque le nom de Lapierre, imprudemment échappé à Bill, éclata comme une bombe à leurs oreilles.

L’effet fut instantané.

Plus de doute : l’homme garrotté que les deux chenapans avaient transporté dans les caves de la masure ne pouvait être autre que Després ou le Caboulot !… Et le mariage de Lapierre qui allait se célébrer le matin même !…

Lafleur et Cardon se levèrent donc tranquillement de leurs sièges ; puis, avec la même insouciance, ils se dirigèrent chacun vers leur ami de fraîche date…

Voyant cette manœuvre, Passe-Partout se dressa sur ses jambes et mit une main dans sa poche, d’où il tira rapidement un revolver. Mais le pauvre garçon n’eut pas le temps de s’en servir : Cardon bondit sur lui, empoigna l’arme et l’arra-