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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/234

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lier transbordement que nous avons décrit. Malheureusement, la lune, comme si elle l’eût fait exprès, se cacha derrière un nuage au moment où le lugubre cortège passa près de la maison, et ils ne purent distinguer les traits de l’homme garrotté et bâillonné que l’on était en train de "mettre à l’ombre".

Toutefois, ce qu’ils en virent leur donna l’éveil et fit naître dans leur esprit une étrange émotion, mêlée d’une espérance vague… Si c’était Gustave ou le Caboulot que l’on faisait ainsi disparaître !… Ce Lapierre de malheur en était bien capable, après tout !

« Veillons au grain, ami Cardon, avait murmuré Lafleur à l’oreille de son camarade ; quelque chose me dit que nous ne serons pas venus ici ce soir pour rien.

— Tu crois donc que ça pourrait être… ? avait répliqué Cardon.

— Cela me le dit… J’ai un pressentiment, mais, chut ! voilà nos bandits qui remontent de la cave. Tâchons de les griser et de ne pas perdre la boule, nous. Une autre fois, nous leur revaudrons ça… »

L’arrivée de la mère Friponne, suivie des deux prétendus explorateurs – une petite qualité inventée par l’ingénieuse vieille – mit fin au colloque, et l’on s’apprêta à bien recevoir des gentlemen aussi considérables.

Nous avons vu avec quelles démonstrations chaleureuses furent accueillis les honorables explorateurs du pays situé en arrière de Charlesbourg ; nous avons entendu les serments d’éternelles amitié échangés entre les quatre nouveaux amis et scellés de formidables libations – réelles pour Passe-Partout et Bill, mais simulées pour les deux