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Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/26

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nace du mélomane Lafleur recevoir un commencement d’exécution, s’étaient vite rendus à l’appel.

On but la rasade exigée. Puis Champfort dit à Després :

« Eh bien ! Després, es-tu toujours d’opinion que je me suis trompé à l’endroit des sentiments de ma cousine ?

— Plus que jamais, répondit l’étudiant.

— En vérité, tu m’étonnes !

— Ce qu’il y a d’étonnant, mon cher, c’est que tu ne connaisses pas davantage les femmes.

— Je crois pourtant connaître celle-là, ayant si longtemps vécu en rapports journaliers avec elle.

— Tu la connais moins que toute autre… Mais laissons ce sujet pour ce soir. Je te convaincrai avant peu de la singulière erreur dans laquelle un excès de délicatesse t’a fait tomber. Parlons plutôt de ce mécréant de Lapierre.

— Je t’ai tout dit ce que je sais sur son compte.

— Alors, ce sera moi qui compléterai la biographie de ce sale personnage. Le temps est arrivé, d’ailleurs, mes amis, où je dois satisfaire la légitime curiosité que vous avez souvent manifestée à l’endroit de certain épisode de ma jeunesse. J’aurais préféré ne jamais soulever le voile sombre qui, comme un linceul, recouvre cette malheureuse phase de ma vie. Mais le bonheur de notre ami Champfort étant en péril, je vais parler et rouvrir vaillamment cette vieille blessure. »

Champfort serra la main de Després.

« Merci ! dit-il : secret pour secret ; il n’y aura plus désormais aucun obstacle pour empêcher nos cœurs de battre à l’unisson. »

Le Roi des Étudiants s’installa en face de ses amis, dont la curiosité, surtout chez le Caboulot,